JOSE JAMES à l'Ancienne Belgique le 07.04.2013.

Le billet de JPROCK :

Lorsque je prend la route pour me rendre à l'Ancienne Belgique, je me dis que vacances de Pâques aidant je ne vais pas rencontrer de gros problèmes pour arriver à destination surtout que mon parcours voiture-métro commence à etre bien rôdé.

C'est hélàs sans compter sur l'idée géniale de la Stib de supprimer ce jour là des métros sur plusieurs stations.

Je me  rabat donc sur un voyage uniquement en voiture et là aussi je me heurte à des chantiers de travaux et à plusieurs tunnels fermés pour la circonstance. Bref, le parcours du combattant se termine après 1h15 de galères pour parcourir les huit kilomètres qui séparent  mon domicile de l'AB. Ouf ! Record battu.

Mais laissons ces considérations bassement matérielles de côté pour nous intéresser à celui qui a remplit ce soir la salle de la rue des Pierres : José James.

José James est un immense chanteur.

Ce vocaliste américain nouveau petit protégé du label Blue Note est une star en devenir.

Fils d'un saxophoniste panaméen multi-intrumentiste, José fréquente la " New School for Jazz & Contemporary Music" et sort en 2010 un premier album prometteur intitulé The Dreamer. Cet album remporte l'Edison Award et le Grand Prix de l'académie du jazz pour le meilleur album de jazz vocal.

Avec No Beginning, no End son dernier opus sorti sur le prestigieux label Blue Note José démontre un talent évident et une maturité étonnante. L'homme refuse d'etre étiqueté, il effectue son parcours musical à son propre rythme.

Sa musique porte les stigmates des années 60 et 70 et subit les influences de grands noms comme Donny hatthaway ou Marvin Gaye. José travaille aussi avec des musiciens talentueux comme Robert Glasper avec qui il a co-composé le superbe "Vanguard" ou la chanteuse Hindi Zahra.

Ce soir l'AB en configuration flex accueille ce nouveau prince du jazz vocal.

Lorsque José fait son apparition sur scène à 20h30, on sait immédiatement que ce soir il va se passer quelque chose de grand.

Quelques notes de piano, une caisse claire qui groove , une trompette jazz plaintive, l'homme se pose devant son micro sous des lights bleutés. The blue Note, Man !

D'emblée on pense à Al Jarreau et à Marvin Gaye aussi, souvent. La voix chaude et suave remplie de groove et de soul à fleur de peau du chanteur charme le public dès les premiers instants.

Pendant près de 120 minutes José James costard foncé, chemise blanche, fine cravatte et lunettes noires va traîner  sa gracile silhouette avec nonchalance et panache sur les planches de l'AB.

L'artiste présente ses musiciens, se saisit d'une guitare pour " Trouble", rend hommage à Bill Withers avec une version interminable mais envoûtante de "Ain't no Sunshine", illumine de son interprétation incroyable le "Vanguard" de Robert Glasper et se lance dans des improvisations vocales impressionnantes par leur justesse et leur inventivité. Bref, José james séduit, mieux, il fascine !

José parle de son album préféré de tous les temps : I want you de Marvin Gaye, et reprend "What's happening brother ?", il évoque Aretha Franklin avec " Do you feel " et plonge son band en lévitation pour un "Bird of Space" magistral.

" We love you, thank you so much !"

Le public le rappelle.

L'homme et son band reviennent pour " It's all over your body ", et sa basse ronflante, avant d'interpréter "Park Bench People" au beat irrésistible.

Avec "Everybody loves the Sunshine" accompagné d'un quatuor à cordes, José James met tout le monde d'accord sur sa maîtrise vocale parfaite en se payant quelques moments épiques de freestyle qui en laissent plus d'un pantois.

Une nouvelle star est née, tendez les oreilles et gardez les yeux bien ouverts, ce mec là va devenir énorme !

Texte et photos: JPROCK.